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 «Lui, il était curé, tandis que moi, j'étais juste une bâtarde»

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Picotine
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«Lui, il était curé, tandis que moi, j'étais juste une bâtarde» Empty
MessageSujet: «Lui, il était curé, tandis que moi, j'étais juste une bâtarde»   «Lui, il était curé, tandis que moi, j'étais juste une bâtarde» EmptyMer 26 Mai 2010 - 19:32

«Lui, il était curé, tandis que moi, j'étais juste une bâtarde» Nicole11


Nicole Joannette est vice-présidente du Comité des orphelins de Duplessis.
Photo: André Pichetet, La Presse



Nicole Joannette, 61 ans, a été violée par un prêtre à l'âge de 14 ans. Elle s'est fait avorter dans des conditions pénibles. Elle a vécu les déclarations du cardinal Marc Ouellet comme une seconde agression. Le 15 mai, le prélat de l'Église catholique canadienne a soutenu que rien, pas même le viol, ne justifie l'avortement.Mme Joannette, qui habite à Saint-Patrice-de-Sherrington, au sud de Montréal, est vice-présidente du Comité des orphelins de Duplessis. Il lui a fallu plusieurs années avant d'accepter de parler ouvertement de son viol.

Elle a été placée dans des orphelinats catholiques dès sa naissance, en 1949. Puis, jeune adolescente, elle a été envoyée dans un foyer d'accueil à Saint-Paul-l'Ermite, une municipalité en banlieue est de Montréal qui a changé son nom pour Le Gardeur avant d'être annexée à Repentigny.

«La femme responsable du foyer recevait des fonds de l'aide sociale pour m'accueillir, mais elle disait qu'elle agissait par charité chrétienne, se rappelle-t-elle. J'étais traitée comme une moins que rien. Elle m'obligeait à laver les planchers et les murs dans un couvent et au presbytère et à rapporter l'argent au foyer.»



Un jour, au début de l'été 1963, elle faisait le ménage au presbytère lorsque le curé, un homme d'une quarantaine d'années, lui a demandé de nettoyer sa chambre. «Il m'a serré le bras, dit-elle. Il sentait la boisson. Il m'a poussée sur le lit et m'a forcée à me déshabiller.»«Il m'a donné une claque en pleine face. Je me suis déshabillée. Le reste a suivi. Après, il m'a dit que personne ne me croirait si je parlais. Lui, il était curé, tandis que moi, j'étais juste une bâtarde. C'est comme ça qu'on nous appelait, nous, les orphelins de Duplessis. Il m'a pris le bras et m'a dit : "tu fermes ta boîte."»
Elle ne voulait plus aller au presbytère, mais la responsable de son foyer d'accueil l'a obligée à y retourner. Elle s'est fait encore violer quatre ou cinq fois au cours de l'été, affirme-t-elle.


«En octobre, la dame du foyer s'est doutée que j'étais enceinte. Elle inscrivait les dates des menstruations sur un calendrier. Elle m'a dit : "Comment ça se fait que tu m'as pas demandé de guenilles ?" Elle a attendu quelques jours, et elle m'a amenée chez le médecin. Il a confirmé que j'étais enceinte.
«J'ai dit à la dame que c'était le curé qui m'avait forcée. Elle ne m'a pas crue. Elle m'a amenée au presbytère. Le curé a dit que j'étais une petite menteuse, mais il a ajouté : "Il va falloir qu'elle se fasse avorter. Elle ne peut pas garder cet enfant-là." Ensuite, il a dit à la dame : "Retournez-moi ça (moi) au bien-être social, cette bâtarde-là."

«J'ai pris l'autobus provincial avec la dame et une autre femme. On est allées au carré Saint-Louis. Je me souviens encore de l'entrée ; c'était sale. Je suis entrée là avec les deux dames. On m'a fait coucher par terre, sur des draps. Un homme et une femme m'ont fouillé dans le bas du corps. En revenant dans l'autobus, à l'heure du midi, j'ai vomi. La dame avait honte de moi. J'ai mangé une de ces volées parce que j'avais été malade.»
Dès l'âge de 17 ans, Mme Joannette a quitté le foyer d'accueil et s'est trouvé du travail à Montréal. Quelques années plus tard, elle a pensé porter plainte à la police, mais elle a abandonné l'idée en se disant que personne ne la croirait. «Depuis, le curé est mort, dit-elle. Parfois le passé refait surface. L'Église dit qu'il faut pardonner. Moi, je ne pardonne pas. L'Église dit : "Tu ne voleras pas." Moi, mon enfance a été volée.»

Les propos de Mgr Ouellet l'ont révoltée. «Je comprends très bien qu'une femme violée vit un drame et qu'elle doit être aidée, a déclaré le cardinal à l'occasion de la Journée internationale de la famille. Mais il y a déjà une victime. Est-ce qu'il faut en faire une autre? Prendre la vie de quelqu'un d'autre, c'est toujours un crime moralement. Et c'est un être humain qui est dans le sein maternel.»
«Qu'il se mêle donc de ses affaires, dit Mme Joannette. Je veux qu'on arrête de dire que les femmes ne devraient pas se faire avorter. C'est le droit des femmes, pas le droit de Mgr Ouellet ou du pape. Qui va les faire vivre, les enfants qu'on ne veut pas avoir ? Ce sont eux qui vont leur donner le biberon, changer les couches, les élever ? Quelle hypocrisie !»

André Noël
La Presse


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